Camille Philippon est une artiste-peintre vivant et travaillant à Paris. Formée aux Beaux-Arts de Versailles puis diplômée en arts appliqués à l’ENSAAMA Olivier de Serres à Paris, elle développe un univers animalier graphique et coloré mêlant symbolique, poésie et subversion douce. Elle conçoit ses animaux comme des “totems modernes” : des figures puissantes, frontales et hypnotiques, qui interrogent notre besoin de symboles tout en en redéfinissant les contours.

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SYMBOLES, TOTEMS ET ICÔNES​

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Le travail de Camille Philippon s’inscrit dans une exploration contemporaine des symboles : totems, armoiries, icônes sacrées — ces objets visuels que les sociétés humaines ont toujours utilisés pour se représenter elles-mêmes ou une entité supérieure. Hérités du sacré, du pouvoir ou de l’appartenance collective, ils sont à la fois socles identitaires, codes de reconnaissance, et figures de puissance ; ils peuvent rassurer, unir, dominer ou inspirer.

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Le travail de Camille interroge cette fonction symbolique à travers une réappropriation personnelle et contemporaine : de grands portraits animaliers, flamboyants et majestueux, se dressant tels des totems modernes. Ils convoquent les langages codifiés des icônes traditionnelles tout en donnant corps à ce qui échappe aux conventions dominantes : intuition, nature, féminité, singularités, forces intérieures.

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Loin d’un rejet de la tradition, l’approche de Camille est plutôt une tentative de transcendance poétique : de ces symboles qui ont forgé nos civilisations, elle en retient leur aura, leur fonction structurante, leur capacité à incarner des valeurs profondes, tout en en élargissant le champ de représentation. Elle s’inspire librement de l’héraldique, des vitraux et des figures sacrées, en passant par les icônes populaires, les tatouages religieux et les légendes mythologiques.

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ANIMAUX ICONIQUES - BLASONS VIVANTS

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L’animal, sujet central de l’artiste, devient une entité ambivalente : à la fois miroir intérieur, symbole collectif et esprit surnaturel, il évoque la beauté du vivant, notre lien avec le sauvage, mais aussi des récits de libération ou de résistance. Regardant souvent le spectateur droit dans les yeux, ces sujets réclament une attention nouvelle, revendiquent un désir d’émancipation et de réhabiliter, à travers eux, d’autres figures de pouvoir que nos symboles traditionnels excluent ou oublient.​

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UNE PRÉSENCE RÉGULATRICE ET LIBÉRATRICE

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Ce que Camille cherche à offrir à travers son travail, c’est une double sensation : celle d’un socle, et celle d’un envol. ​La frontalité, la symétrie, la monumentalité inspirent confiance, ancrage, stabilité. Ce sont des figures qui rassurent, qui organisent le regard. Et pourtant, dans leur vibration, leur flamboyance, elles ouvrent un autre espace : celui de l’intuition, de l’émancipation, d’une spiritualité fluide et personnelle.

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« J’aspire à ce que mon travail donne à voir cette tension que nous portons souvent, entre les cadres reçus et nos élans profonds ; qu’il offre un regard autre sur cette contradiction — non plus comme une fracture, mais comme une source d’équilibre, de beauté et de croissance. »​